Avis aux rennes et aux lutins du Père Noël : restez tranquillement au Pôle Nord, cette année, Bernard Arnault, s'occupe de tout !

Avec ses deux marques stars, Dior et Vuitton, le patron du groupe français LVMH, numéro un mondial du luxe, "truste" la totalité des célèbres vitrines de Noël des grands magasins du boulevard Haussmann à Paris.

Il n'a pas laissé le moindre mètre carré à ses concurrents. Autres victimes collatérales : les playmobil, lego et autres poupées Corolle dont la mise en quarantaine n'est pas passée inaperçue ; preque tous les médias s'en sont émus.

Car Noël, traditionnel "climax" annuel de la consommation, sera plus que jamais crucial en 2012.

Et pour cause, la période comprise entre le 10 novembre et le 25 décembre génère environ le quart du chiffre d'affaires annuel des grands magasins.

Pour mettre toutes les chances de leur côté, ces établissements ont donc misé sur les valeurs sûres.

Les ouvriers de Mittal à Florange ? Les profs ? Les infirmières ? Combien de Français sont-ils concernés par ces sacs dont les prix débutent à 300 euros et dépassent souvent plusieurs milliers d'euros ?

Très peu à l'évidence.

Cela n'a aucune importance car les consommateurs français - pas plus que leurs enfants - ne sont aujourd'hui la cible de ces duos Printemps-Dior et Lafayette-Vuitton.

Aux Européens tétanisés par la peur du lendemain, les marques de luxe préfèrent les nouveaux riches chinois, russes ou indiens en visite dans la capitale tricolore.

Ces derniers dépensent d'autant plus facilement leur argent que les produits du boulevard Haussmann leur semblent bien plus abordables que ceux qu'on leur propose dans leur pays et sur lesquels sont appliqués des taxes à l'importation qui dépassent parfois 30%.

Etant donné les prévisions des experts en économie, nous allons devoir nous habituer à voir de plus en plus, dans les vitrines françaises, des produits orientés en fonction des goûts de ces nouveaux consommateurs.

Les joujoux par milliers avec le petit Noël de Tino Rossi en fond sonore sont désormais à ranger au rayon souvenirs.

Après tout, on peut aussi choisir de voir le verre à moitié plein et se réjouir de vivre dans un pays qui possède des marques prestigieuses à même d'attirer ces devises.

Si d'aventure les vitrines du Printemps et des Galeries Lafayette devaient être un jour redécorées par la marque américaine Apple, la pillule serait peut-être plus difficile à avaler...